Les chasseurs se tirent des balles dans le pied

02/03/2010

Deux orteils éclatés, une casquette traversée par une balle, et bien d’autres accidents beaucoup plus dramatiques ont eu lieu lors de cette saison de chasse 2009/2010, qui s’est achevée dimanche. Cette année encore, le bilan des accidents de chasse est trop lourd. Reçue par Jean-Louis Borloo à ce sujet, l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages continue de demander l’interdiction de la chasse le dimanche pour freiner ce problème de sécurité publique, et pour un partage plus équitable de la nature.
 
Une balle perdue qui traverse un salon occupé dans l’Allier, une autre qui transperce le véhicule d’un septuagénaire se déplaçant sur une route en Isère, un faisan tiré en pleine rue dans l’Hérault, un cheval abattu lors d’une battue aux sangliers dans le Tarn-et-Garonne … Les preuves d’une insécurité omniprésente ne manquent pas. Outre ces exemples, la chasse provoque aussi des drames humains. Pour cette saison l’ASPAS a recensé plus d’une dizaine d’accidents* impliquant des usagers de la nature, qui ne chassaient pas et la majorité de ces accidents a eu lieu le dimanche.
 
Le 10 février dernier, l’ASPAS remettait à Jean-Louis Borloo plus de 250 000 signatures de sa pétition pour l’interdiction de la chasse le dimanche afin d’éviter les accidents encore trop nombreux. Face à un écho médiatique favorable à notre action, les réactions du monde de la chasse ont été violentes et de mauvaise foi. La Fédération Nationale des Chasseurs publiait un communiqué cherchant à discréditer notre action, en avançant des arguments et des comparaisons incohérents avec la problématique, outrageants pour la mémoire des victimes, pour le deuil de leurs proches, et pour toutes les personnes qui garderont à vie de graves séquelles d’un accident stupide. 
 
Dans ce communiqué, la Fédération Nationale des Chasseurs se félicite d’une baisse de 50% des accidents de chasse en quarante ans, en omettant de préciser que pendant ce même laps de temps, le nombre de chasseurs s’est réduit de plus de moitié. De ce fait le nombre d’accidents par chasseur a bel et bien augmenté ! Ce triste constat résulte du « progrès » de la balistique et surtout de la déréglementation dont la chasse fait l’objet.
 
L’ASPAS et toutes les associations d’usagers de la nature qui nous ont rejoints (VTTistes, randonneurs, cavaliers, etc.) n’auront de cesse de combattre cette situation unique en Europe. La Nature est un bien commun, envers lequel nous avons tous des droits et des devoirs. Des jours sans chasse pour une nature équitablement partagée sont un droit pour tous les citoyens.

 * Les chiffres révélés par l’ASPAS ne sont pas exhaustifs puisqu’ils ne totalisent que les accidents ayant donné lieu à un article de presse qui nous est parvenu. Ce sujet reste tabou, certains articles, ou les accidents qui n’ont pas été relayés par la presse nous ont donc échappé.