Réhabilitation des « nuisibles »

Renard (© Franco Limosani)Chaque année, en France, des millions d’animaux sauvages sont massacrés, par tir, piégeage, déterrage. Anciennement qualifiés de « nuisibles » (c’est d’ailleurs le terme toujours utilisé par les chasseurs), ces mal-aimés sont depuis 2017  classés sur une liste noire des « animaux susceptibles d’occasionner des dégâts », établie tous les 3 ans par le Ministère en charge de l’Ecologie. C’est ainsi que renards, fouines, martres, belettes, pies, corbeaux, corneilles, geais et étourneaux sont « détruits » (c’est le terme officiel) toute l’année en toute légalité, sans quotas ! Pire : le piégeage du putois, dont la population est en fort déclin, continue à être autorisé dans deux départements : le Pas-de-Calais et la Loire-Atlantique.

Si les dégâts faits aux cultures et aux récoltes peuvent être invoqués dans certains cas, les chasseurs sont dans leur grande majorité à l’origine de ce classement dans chaque département. Ces animaux sont officiellement accusés de commettre des dégâts sur les activités agricoles, d’élevage ou sur la faune et la flore sauvages. Mais en réalité on reproche à nombreux de ces animaux d’exercer une prédation sur les gibiers d’élevage destinés aux chasseurs, inadaptés à la vie sauvage (faisans, perdrix, lapereaux…)

Ce traitement spécial infligé à certaines espèces animales a de graves conséquences, sur les populations de ces espèces, mais aussi sur leur milieu. D’innombrables données scientifiques ont clairement établi l’utilité des prédateurs naturels quant à leur environnement car ils sont des maillons essentiels à l’équilibre d’un milieu, en régulant notamment les populations de divers rongeurs.

Depuis un décret de 2012, un arrêté ministérielrevu tous les 3 ans, détermine dans quels départements renard, fouine, martre, belette, putois, corbeau freux, corneille noire, pie bavarde, geai des chênes et étourneau sansonnet seront classés sur la liste noire et ainsi livrés à la merci des gourdins et fusils.

Quant aux ragondins, rats musqués, ratons laveurs, chiens viverrins, visons d’Amérique et oies bernache du Canada sont eux considérés comme « nuisibles » partout en France, tandis que sanglier, lapin de garenne et pigeon ramier, gibier prisé des chasseurs, bénéficient d’un relatif traitement de faveur : leur statut est soigneusement révisé tous les ans par arrêté préfectoral.

L’ASPAS en action

Luttant depuis près de 40 ans pour la réhabilitation des mal-aimés, l’ASPAS :

✓ attaque en justice les arrêtés préfectoraux de « nuisibles » pour faire déclasser certaines espèces notamment les petits prédateurs. Depuis 1993, les actions juridiques de l’ASPAS ont permis de sauver 500 000 animaux.
✓ sensibilise l’opinion publique à l’utilité de chaque espèce animale et à l’aberration qu’est le classement des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » à travers ses brochures, ses campagnes et son magazine Goupil.

Agissez !

Témoigner votre indignation auprès de l’ASPAS
L’ASPAS souhaite désormais faire pression sur les préfectures pour qu’elles cessent de reprendre inlassablement les mêmes arrêtés illégaux d’une année sur l’autre. Après de nombreuses discussions sans résultat, l’ASPAS demande aujourd’hui réparation financière auprès des préfectures ayant classé des animaux, par la suite déclassés par les tribunaux.
Pour appuyer nos demandes de réparation,
 nous devons justifier d’un préjudice moral. Pour ce faire, nous avons besoin de votre soutien.
Il est important que chacun d’entre vous nous fasse parvenir une lettre expliquant en quoi le fait que des espèces reconnues a postériori « non-nuisibles » par un jugement sont tout de même illégalement détruite, vous choque.

SIGNER LA PÉTITION

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