Les préfets chassent le loup, les associations font respecter la loi

29/11/2013

Des préfets dans l’illégalité la plus complète, le fait est devenu monnaie courante. De nombreux arrêtés relatifs à l’abattage de loups sont jugés illégaux encore et encore. Le plus accablant, les représentants de l’État ont pleinement conscience de l’illégalité de leurs décisions, mais préfèrent laisser croire aux éleveurs que ce sont les associations de protection de la nature qui s’acharnent contre eux. La politique anti-loup du gouvernement prend des allures de mascarade, juridiquement illégale et scientifiquement infondée, mais politiquement démagogique.

À la demande de l’ASPAS et d’associations partenaires, ce ne sont pas moins de 15 arrêtés autorisant la destruction de loups, délivrés par les préfets de la Drôme, des Alpes de Haute-Provence, des Alpes-Maritimes et des Hautes-Alpes qui ont été suspendus depuis le mois d’octobre !

Les motifs de suspension ne manquent pas : illégalité des tirs par les chasseurs lors de leurs battues, illégalité du prélèvement de plusieurs loups, absence de récurrence des dommages, absence de tir de défense préalable, absence des mesures de protection…

Il n’est pas admissible que des préfets, représentants de l’État, déjouent ainsi la législation sous la pression des lobbys agricoles ou d’autres tentatives d’intimidation, et laissent aux associations le mauvais rôle pour faire respceter la loi.

Dernier contentieux en date, suite à une attaque de loup très médiatisée, survenue sur un troupeau non protégé, 200 éleveurs et agriculteurs ont manifesté violemment dans les rues de Gap, le 8 novembre dernier, pour réclamer l’éradication du prédateur. Le préfet des Hautes-Alpes, plutôt que d’aider en urgence cet éleveur à mieux protéger son troupeau, décide de prendre un arrêté de tir, négligeant, en toute connaissance de cause, les étapes préalables à cette mesure dérogatoire qui ne doit être prise qu’en dernier recours. L’arrêté sera suspendu le 25 novembre 2013 grâce à l’intervention de l’ASPAS, Ferus et la LPO PACA.

Entre les battues aux loups, les plus de 300 tirs de défense autorisés cette saison, et les dizaines de tirs de défense renforcés*, en France, le loup ne bénéficie plus sur le terrain du statut d’espèce protégée pourtant exigé par la réglementation européenne. Canis lupus devient purement et simplement une espèce « gibier », si ce n’est pire.

Alors que le ministère de l’Écologie devrait œuvrer à la connaissance et la protection des espèces menacées, il continue de céder à la politique clientéliste, privilégiant l’intérêt particulier de certains éleveurs à l’intérêt général de protection du patrimoine naturel.

L’ASPAS dénonce la démission totale du ministère de l’Écologie, et apportera ces nouveaux éléments à la Commission Européenne qui instruit déjà sa plainte pour non respect de la réglementation européenne.

* 10 chasseurs sur un même troupeau !

Télécharger la brochure ASPAS : Campagne pour la connaissance et la protection du loup