Les piégeurs de ma commune offrent des « primes à la queue » de renard, martre, fouine, belette et putois, de quoi s’agit-il ? Est-ce légal ?

24/05/2002

Certaines mairies ou associations de piégeurs perpétuent cette pratique d’un autre âge qui consiste, pour inciter les piégeurs à détruire le plus de « nuisibles » possible, à « récompenser » les piégeur pour chaque animal détruit en demandant pour preuve la queue de celui-ci. La queue est ainsi rachetée selon une grille tarifaire pré-établie.

Outre la barbarie de la pratique, ce système incite les piégeurs à détruire un maximum d’animaux pour toucher de l’argent, et non à prélever les individus qui causeraient des nuisances, ce qui est pourtant le but (officiel !) du classement « nuisibles » des espèces animales.

Or, l’article R.427-8 du Code de l’environnement interdit aux piégeurs d’être rémunérés pour leur tâche lorsqu’ils piègent par délégation sur les terrains d’autres propriétaires ou ceux de la commune. Ce système de prime pouvant s’apparenter à une rémunération, une telle pratique pourrait être contestée.

D’autre part, si cette pratique envers le renard et les autres « nuisibles » n’est pas forcément illégale (si le piégeur piège sur sa propriété), elle l’est de façon certaine lorsqu’elle concerne les mustélidés (martres, fouines, belettes et putois).

En effet, l’arrêté du 29 avril 2008 relatif à la protection et à la commercialisation de certaines espèces de mammifères sur le territoire national interdit « la mutilation, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation commerciale ou non » de ces animaux.

L’ASPAS a ainsi déposé une plainte contre l’association des piégeurs du Maine-et-Loire qui, dans un macabre catalogue, proposait : 1 € pour une queue de belette, 2 € par queue de fouine, de martre ou de putois, 3 € par queue de renard, et 1 € par queue de renardeau !

Nous vous invitons donc à vous renseigner sur les pratiques des piégeurs de votre commune et à nous faire part de toute « prime à la queue » portant sur des mustélidés, ce qui nous permettra d’agir.