Le lobby des delphinariums conteste les avancées des ONG devant le Conseil d’État

31/07/2017

L’ASPAS, C’EST ASSEZ !, la LFDA, ainsi que d’autres organisations de protection animale se sont mobilisées ce lundi matin devant le Conseil d’État, en soutien à l’arrêté du 3 mai 2017 qui décidait de mettre enfin un terme à la reproduction des orques et dauphins dans les delphinariums français.

Fruit de 20 mois de travail entre les professionnels, les ONG et les services du ministère de l’Environnement, le 3 mai 2017, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal avait  signé un arrêté destiné à réglementer les delphinariums français.*

Ce dernier a été contesté par le Marineland d’Antibes, le Parc Astérix et Planète sauvage. Ce lundi matin 31 juillet, la demande de suspension de l’arrêté était donc discutée devant le Conseil d’État qui rendra sa décision demain, mardi 1er août.

Nos associations se devaient de soutenir cet arrêté qui devrait entrer en vigueur le 7 novembre prochain et qui prévoit enfin des avancées plus respectueuses pour les animaux détenus en captivité telles que : l’interdiction de la reproduction, des dispositions visant à améliorer les conditions de vie des 4 orques et 26 dauphins captifs comme l’interdiction de l’utilisation des produits chlorés dans l’eau des bassins, l’installation de zones protégées du soleil, l’augmentation du volume des bassins et leur enrichissement d’ici 3 ans. Elle dispose également que les responsables des établissements doivent prendre toutes les mesures pour prévenir les inondations et leurs conséquences sur les animaux.

Pour les avocats des delphinariums, il est urgent… de ne surtout rien changer et ne rien faire !

dauphin273Et surtout, ne pas interdire la reproduction au nom du bien-être animal. Peut-on pourtant parler de bien-être pour Aya, jeune femelle détenue au Parc Astérix, qui vient de perdre son delphineau âgé de 6 jours ? Pour Aya, toujours, à qui on avait précédemment retiré Aïko, son petit de 4 ans transféré à Planète sauvage et qui y est mort en novembre dernier ?

Pour nos organisations de protection animale la reproduction dans les bassins est source de souffrances. Son principal objectif n’est bien évidemment pas au service du bien-être animal mais bien à des fins mercantiles. En moins de 3 ans, 10 cétacés sont morts dans les delphinariums français à des âges précoces.

Pour les delphinariums, représentés par leurs avocats et vétérinaires, il ne faudrait surtout pas interdire l’utilisation de produits chlorés. Présents même en infime quantité dans les eaux des bassins, le chlore est dangereux pour les yeux, la peau et les poumons des cétacés qui y vivent en continu. Des alternatives existent pourtant, comme le traitement par ionisation au cuivre/argent. Un bassin sans chlore est en développement au zoo de Beauval.

Le Conseil d’État se prononcera demain sur ces demandes de suspensions.

C’EST ASSEZ !, l’ASPAS et la Fondation Droit animal, éthique et sciences (LFDA), qui ont participé aux groupes de travail pour l’élaboration de cet arrêté, l’ont aujourd’hui soutenu, aux côtés du Ministère de  devant le Conseil d’État.

A l’heure où de nombreux pays comme l’Inde, le Brésil, le Chili ou le Royaume-Uni prennent des dispositions fermes pour interdire ces loisirs barbares et dépassés. L’Europe est bien à la traîne face aux pays émergents  !

Nos associations espèrent que la décision de mettre à la captivité des cétacés prise par Ségolène Royal sera maintenue et respectée !

« Pour assurer la protection des espèces, améliorer le bien-être et supprimer la souffrance animale, la détention en captivité de spécimens de cétacés est interdite, à l’exception des spécimens de l’espèce Orcinus Orca et de l’espèce Tursiops truncatus régulièrement détenus à la date de l’arrêté »

Article 1er de l’arrêté du 3 mai 2017

* Arrêté du 3 mai 2017 fixant les caractéristiques générales et les règles de fonctionnement des établissements présentant au public des spécimens vivants de cétacés

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