Enfants tués à la chasse, ça suffit ! L’ASPAS demande rendez-vous au Président de la République

16/12/2013

Samedi, un adolescent de 14 ans s’est suicidé après avoir accidentellement tué son père à la chasse. De plus en plus d’enfants et d’adolescents sont victimes d’accidents de chasse, qu’ils soient usagers de la nature, accompagnateurs d’une partie de chasse, voire chasseurs eux-mêmes ! L’ASPAS a demandé rendez-vous avec le Président de la République pour qu’enfin des mesures de sécurité soient prises.Samedi, à Sourribes (Alpes de Haute-Provence) un adolescent de 14 ans* se suicide après avoir tué son père d’un coup de feu accidentel.

Dimanche, à Gournay-en-Bray (Seine Maritime) un adolescent de 16 ans est grièvement blessé à la poitrine par « une balle perdue ».

Le 10 octobre, dans l’Aisne, un enfant de 6 ans est tué par un chasseur de seulement 16 ans !

En janvier 2012, un enfant de 12 ans qui circulait en quad est mortellement atteint par un coup de feu accidentel à Mesnières-en-Bray (Seine- Maritime).

  • En septembre 2012, un enfant de 12 ans est abattu, à Vendres (Hérault) ;
  • en septembre 2012, un enfant de 12 ans se tire une balle dans le pied à Reims (Marne) ;
  • en février 2012, un enfant de 9 ans est grièvement blessé à la tête à Mouchin (Nord) ;
  • en janvier 2011, un enfant de 11 ans succombe à une balle reçue en pleine tête à Zuani (Corse) ;
  • en octobre 2010, un adolescent de 13 ans meurt après avoir été atteint par un coup de fusil accidentel à Amiens (Somme) ;
  • en septembre 2010, un enfant de 10 ans est déclaré en état de mort cérébrale, après avoir été grièvement blessé à la tête par un coup de fusil accidentel, à Condeissiat (Ain).
Pour ces derniers exemples, tous accompagnaient leur père ou un proche de la famille à la chasse.
Depuis 10 ans, la chasse a causé 1830 accidents et tué 259 personnes en France, y compris des non-chasseurs (chiffres ONCFS, hors saison 2013/2014). La chasse est un loisir extrêmement dangereux, pour les chasseurs et leurs accompagnateurs mais aussi pour tous les usagers de la nature. Chaque année le même scénario catastrophe se répète, et aucune mesure concrète n’est prise pour protéger les citoyens. Les mesures de sécurité actuelles, qui ne concernent d’ailleurs que les chasseurs, n’y changent rien.
L’ASPAS a demandé audience auprès du Président de la République pour faire remonter les attentes des très nombreux usagers de la nature pour qu’enfin une règlementation encadre les mesures de sécurité qui devraient être appliquées à la chasse :
  • Interdire la présence d’enfants de moins de 16 ans.
  • Reculer l’âge minimum du permis de chasse accompagné (actuellement 15 ans) à la majorité.
  • Imposer un périmètre de sécurité autour des habitations.
  • Fixer un taux d’alcoolémie maximum et la possibilité de faire procéder au contrôle d’alcoolémie lors des actions de chasse.
  • Contrôler annuellement l’état de santé, et la vue, pour obtenir le renouvellement du permis de chasser.
  • Instaurer la responsabilité pénale des responsables fédéraux des institutions cynégétiques en cas d’accident.
  • Interdire la chasse le dimanche, jour de la semaine où plus de 50 % des accidents ont lieu.
L’ASPAS attend également de la part de la fédération nationale des chasseurs, dont le logo est un chasseur emmenant un enfant à la chasse (voir ICI), et de ses fédérations départementales, de ne plus inciter les parents à faire participer leurs enfants à ce loisir particulièrement dangereux.
* L’âge légal de la chasse accompagnée est pourtant de 15 ans.