Drôme : la louve de Lus-la-Croix-Haute a été tuée illégalement

12/07/2017

Les protecteurs ont prouvé l’illégitimité de cet acte, mais le mal est fait : la louve de Lus-la-Croix-Haute a été abattue. En effet, le Tribunal administratif de Grenoble vient de donner raison à l’ASPAS et à One Voice, en déclarant illégal l’arrêté du préfet de la Drôme (26) du 1er septembre 2015 qui avait autorisé l’abattage d’un loup par « tir de prélèvement renforcé » valable 6 mois sur 3 communes Drômoises, Lus-la-Croix-Haute, Treschenu-Creyers et Glandage.

Le juge des référés de Grenoble avait refusé à l’époque de suspendre d’urgence ce permis de tuer, et une louve avait rapidement été abattue par des chasseurs au cours d’une battue au grand gibier, le 12 décembre 2015, à Lus-la-Croix-Haute.

Le Tribunal administratif suit aujourd’hui notre argumentation : ce tir de prélèvement n’était pas justifié, cette louve a été illégalement abattue.

lusLe juge administratif rappelle ainsi que des battues aux loups ne peuvent pas être autorisées si tout n’a pas été mis en œuvre pour protéger les troupeaux exposés à un risque de prédation. Il existe en effet des moyens de protection des troupeaux ainsi qu’une gradation des tirs que les préfets peuvent autoriser. Ces tirs ne visent à tuer des loups, espèce protégée, qu’en dernier recours, et uniquement si des dégâts persistent malgré la mise en œuvre de moyens de protection et de tirs de défense préalables.

Plus qu’illégale, la mort de cette louve a aussi été inutile ! Ainsi, les attaques ont été plus nombreuses après l’exécution de cette louve : 21 attaques en 2016 contre 19 l’année précédente (source : DDT 26- Bilans des attaques sur troupeaux domestiques – Année 2016 au 31/12/16 et année 2015 au 31/12/15 ). Tuer un loup ne permet pas de faire baisser les dégâts, c’est un constat relevé également par l’expertise commandée au Muséum National d’Histoire Naturelle et à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, la solution n’est donc pas l’abattage !

Pour permettre une cohabitation entre la biodiversité faunistique et le pastoralisme, un changement profond des pratiques d’élevage et du système de subventionnement français -qui n’incite actuellement pas suffisamment aux bonnes pratiques de certains éleveurs- est nécessaire.

L’ASPAS renouvelle sa demande de mettre fin aux tirs de loups, et de supprimer les indemnisations versées aux éleveurs qui ne protègent pas leurs bêtes.

Personnalités et citoyens continuent leur mobilisation : cyberaction #SOSloups